(Claude, je n'oublie pas ta question, mais le personnage est tellemnent complexe que je gamberge sur la réponse)
Ceci dit, je veux revenir sur cette tragique histoire pour mettre un coup du gueule

. Et au contraire de mes habitude, je commence par une conclusion, c'est que je tire mon chapeau devant la compétence des experts du BEA. En effet, que savait-on au départ ? Que les mesures de vitesse avaient givré, que le pilote automatique s'était déconnecte, puis que l'avion était tombé comme une pierre. C'est peu !
J'ai fouiné à l'époque sur divers sites spécialisés aviation, et l'avis des pros était déjà bien orienté sur ces seuls indices. D'aprés eux, seule une désintégration en vol... ou l'absence des pilotes aux commandes pouvait expliquer le drame. Le premier coup de tonnerre est venu des experts du BEA qui a l'examen des premiers débris, ont compris tout de suite que l'avion était arrivé a grande vitesse à plat sur la mer ! Comment était-ce possible ???
Déjà à l'époque, les pilotes pros des forums que j'ai parcouru avaient évoqué la possibilité d'un "décrochage" à haute vitesse. La récupération des boites noires leur ont donné raison, et là encore je rend hommage aux enquéteurs du BEA qui dans leurs rapports intermédiaires sont restés trés "factuels" évitant d'avancer une ou autre explication.
Le rapport définitif est à venir, mais dans mon esprit d'amateur un peu éclairé, il est clair qu'effectivement l'avion a décroché aprés etre monté beaucoup trop haut et qu'il a décroché. Or l'incroyable, c'est que les pilotes ont complètement perdu les pédales et n'ont pas cru à la situation. On peut s'en faire une idée à la lecture des derniers échanges.
http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/v ... 10506.htmlL'incroyable à la lecture de ces échanges est que les pilotes, aprés avoir perdu l'indication de vitesse, ont commencé à appliquer la procédure adéquate, mais n'ont pas cru à la situation de décrochage, alors que l'avion le leur signalait sans arrêt ! C'est tout juste s'ils sont rendu compte qu'ils perdaient de l'altitude. Loin de moi l'idée de leur jeter la pierre. Le pilotage d'un avion, c'est du boulot. De plus il ne faut pas oublier qu'il faisait nuit, dans les nuages, donc pas de référence visuelle, au point qu'ils ne se sont même pas rendu compte que sur le décrochage, l'avion avait quasiment fait demi-tour. J'imagine que dans leur esprit, l'avion était en ligne de vol, plein moteurs, il ne pouvait PAS etre en situation de décrochage. Jusqu’au bout, ils ont tiré sur le manche alors que la bonne réaction aurait été, si j'en crois l'avis des pilotes pros, de POUSSER le manche en avant et de piquer tout en réduisant les moteurs pour casser la vitesse, jusqu'à ce que les ailes retrouvent leur portance.
Je connais assez bien ce genre de situations. On appelle çà "l'interface homme-machine". C'est un problème qui apparait sur des systèmes complexes, y compris dans les centrales nucléaires, ce qui a valu les accidents de TMI et de Tchernobyl. C'est à dire qu'à un moment donné, bon OK la machine a une défaillance, mais elle envoie ensuite tous les signaux d'alerte adéquat. Or, on va à l'accident parce que l'opérateur ou dans le cas présent le pilote, part sur une idée erronée et n'en change plus, essaie de comprendre, perd du temps, et ne croit plus tous les messages qui suivent, bien réels et justifiés.
Dans le nucléaire, on a tiré les leçons de TMI. On appelle çà "l'approche par états". C'est à dire qu'on ne se préoccupe plus de savoir pourquoi tel ou tel matèriel est défaillant, on conduit l'installation vers un état sûr avec ce qui reste, que le message d'alerte initial soit justifié ou pas. Lorsque la situation est saine, on va voir ce qui s'est passé.
Je ne suis évidement pas un expert du BEA, mais je pense que la conclusion sera que les pilotes ne devaient plus se préoccuper des indications de vitesse, et traiter l'information de décrochage comme réelle afin d'effectuer les manœuvres adéquates. Elle parlera évidement de la fiabilisation des sondes pitot et recommandera que l'alarme "stall" soit moins "agressive", et d'une manière générale d'améliorer tout ce qu'il peut l'ètre pour réduire les conflits d'interface homme-machine. Elle pointera sans doute aussi le fait que les pilotes n'avaient pas reçu la formation necessaire pour traiter ce cas de figure.
Bref, tout le monde va en prendre un peu: les pilotes pour leurs erreurs, Airbus pour l'ergonomie des postes de pilotage et les sondes pitot, et air France pour n'avoir pas des équipages suffisamment entrainé.
Et mon coup de gueule dans tout çà ? J'y arrive ! Je note qu'Airbus et air France pour l'instant se murent dans le silence, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Par contre la réaction des syndicats de pilote de ligne de quitter l’enquête est puérile et absurde ! Évidement, un pilote ne fait jamais d'erreur pas vrai ? Imbéciles ! Ils sont bien placé pour le savoir et l'histoire de l'aviation regorge de crash par erreurs de pilotage. Mais on protège sa paroisse, et tant pis pour la vérité. Quant aux médias, bandes d'imbéciles incompétents et aux associations de victimes (dont je comprend la douleur) aprés avoir hurlé que tout était la faute des sondes pitot, voilà que maintenant tout est de la faute de l'alarme ! Andouilles ! Ce qui est clair c'est que eux aussi ne peuvent pas concevoir que les pilotes se soient plantés au sens imagé du terme. Alors on met en cause les experts du BEA, on est meilleur qu'eux, on sait mieux qu'eux ce qui s'est passé, d'ailleurs, c'est TF1 qui le dit ! Là ! Et on demande une contre-enquète avec des experts indépendants ! Et qui ? Vont etre bien emmerdés, les enquêteurs du BEA sont parmi les meilleurs au monde ! Il faut comprendre que tout le monde a intérêt à savoir exactement ce qui s'est passé, depuis Airbus jusqu'au famille des victimes, justement pour que ceci ne se reproduise pas et que les familles soient
justement indemnisées.
Alors mesdames, mesdemoiselles et messieurs, laissez faire leur travail aux experts. Vous les pilotes, vous la bouclez et vous retournez vous entrainer. Vous les familles des victimes, encore une fois je comprend votre douleur, mais vous la bouclez et vous essayez de comprendre ce que les enquéteurs du BEA vous expliquent, et vous les médias, colporteurs de ragots, d'imbécilité, de mensonges et de sensationnalisme, allez vous occuper des chiens écrasés avant que je ne vous fasse avaler vos micros, salopards !
(*) me demande si je vais pas avoir d'ennuis avec le modo ?
Ni bombes, ni roquettes. Foutez VOUS la paix !