coriolan a écrit:C'est le Piton de la Fournaise à La Réunion. Quand j'y suis passé (je ne sais plus quand d'ailleurs...) La Fournaise nous a donné un beau spectacle. J'étais en première ligne avec des amis gendarmes... D'où les photos.
J'ai rendu visite à la Fournaise lors d'un tout récent voyage sur l'ile de la Reunion. C'était magnifique, je vous remercie. franchement, ce n'est pas un volcan que je trouve particulièrement attirant car il est trop... banal ! Mais j'ai fait quand même quelques observations que j'entend bien vous livrer.
Quand on arrive à la reunion, il est claire d'entrée que nous sommes en rpésence d'une ile à duex volcans. les deux sommets se voient trés distinctement au-dessus de la mer de nuage. Les pentes sont régulières et marquées. Quoique sous les tropiques, on se rend compte trés vite que nous sommes en montagne ! Ca monte, çà tourne, çà zigzague, et quand je dis çà monte, çà monte sec ! C'est quand même du 15 % constant. A part la route qui ceinture l'ile, il n'y a pas de bout vraiment plat. Même les routes en lacet sont fréquement autour de 10 % . La température joue son role aussi. On part de 30 ° en bord de mer, pour se retrouver 20 km plus loin à 2500 m avec 15 ° ce qui oblige a sortir les K-ways ou les coupe vent, ce qui ne vous empèche pas de cramer sous un soleil quasiment au zenith.
Ce relief et la façon dont il influe sur les vents a un impact considérable sur les milieux climatiques. L'Est exposé aux alizés humides abrite des rivières, des forets primaires humides et luxuriantes, des cascades, alors qu'à l'Ouest aprés avoir fait trés peu de kilomètres, on se retrouve en plein savane africaine, avec ses buissons ras et dépourvus de feuilles et ses herbes hautes jaunies par la sècheresse, assoifée attendant désespérément le début de la saison humide. Dans le sud ouest de l'ile, ou il existe une trouée entre le piton des neiges et la fournaise, c'est renversant : en moins de cinq kilomètres, on passe d'un quasi désert, aux palmiers et aux champs de canne à sucre !
L'effey de l'altitude est aussi déroutant. Aprés avoir laisse les palmiers derrier soi, on se retrouve trés rapidement, soit dans une foret humide ou au milieu des tamarins suivant la face de l'ile. Sur les crètes et les sommets, l'effet du cote au vent ou sous le vent s'atténue, et les buissons et les plantes rases sont assez uniformes.
Celà est vrai jusqu'à ce qu'on s'approche de la Fournaise elle même. La première chose qui choque, ce sont ces formidables remparts qui bordent les cirques. Cirques d'érosion autour du piton des neiges, cirques d'effeondrement vers la Fournaise. En parcourant cette montagne, on se rend compte l'ile "glisse" lentement vers le sud-est. Les cones sont allignés dans cette direction du plus ancien au plus jeune. Tout se passe comme si chacun de ces cones aprés sa formation voyait son support se dérober lentement sons ses pieds, créant ses formidables falaises encadrant ce qu'ilfaut bien appeler des caldeiras. La plus impressionant de ces falaises donne accés à la plaine des sables, ou l'on apsse en quelques mètres d'une végétation rase de montagne au désert total. C'est hallucinant. Le sol n'est que cendre vierge, brune, soulvée par la poussière des véhicules, semée çà et là de rochers découpés qui semblent avoir été abandonnés là par l'éruption d'avant hier. Rien ou presque ne pousse là, et il faut bien chercher pour trouver la malheureuse touffe d'herbe ou la pauvre tige de misère rose qui s'acharne à vivre dans cet univers de cauchemars.
Une fois traversé la plaine des sables, on découvre une nouvelle falaise délimitant ce qu'on appelle l'enclos, ou trone au milieu le cone Dolomieu, le principal évent actuel du volcan. Il est aisé de descendre au fon moyenant m'a t-on dit 476 marches (j'ai pas compté...) ce qui a 2600 m d'altitude est un peu rébarbatif. En bas, c'est presque un plateau, recouvert de laves grises chahutées, fissurées, ou rien ne pouss a part quelques fougères entreprenantes. Seul la bordure externe a un peu de végétation ou les tec-tecs s'amusent à rendre visite aux touristes. C'est là que se passe l'essentiel des éruptions. Malheureusement, ce dernier était particulièrement endormi lors de ma visite, et à peine une petite fumerolle au fond du cratère rappelait que le monstre est bien en activité.
pour sen convaincre, il suffit de contourner le volcan du coté de la mer dans la zone appelée "le grand brulé", ou les trois dernières éruptions majeures ont laissé des traces bien visibles. Les coulées de la dernière sont d'ailleurs toujours interdite au public, plus par crainte d'effondrements qu'en raison de la température résiduelle.
Partout sur cette ile sur ces anciennes coulées, on a le même sentiment d'ètre sur quelque chose de vivant, en évolution, sur toutes les coulées encore vierges de végétation. J'en ai vu sur le piton des neiges toujours vides malgré leurs 12000 ans d'age au mieux, ou du coté du Tremblay sur les laves de la dernière eruption, partou, on a l'impression que l'éruption vient de s'achever.
Et c'est malgré tout avec une certaine appréhension que je m'y suis promené, en me demandant à chaque fois si je n'allais pas etre subitement précipité au royaume d'Hadés...
Ni bombes, ni roquettes. Foutez VOUS la paix !