Ca y est, toute la meute PS s'est déchaînée en mobilisant ses troupes anti-FN sous la bannière "antiracisme" comme si une quelconque discrimination raciale était l'apanage du Front national ! Pov' cons ! N'empêche que ça marche et le pauvre Roselmack que j'aime bien, moi, le raciste bien connu des antiracistes professionnels ou de circonstance, le pauvre Roselmack donc y est allé de son petit couplet sur commande.
Je le cite : "Depuis longtemps, la France joue au bras de fer. Sa République contre sa société. Ses idéaux face à son quotidien. Deux forces opposées, en équilibre précaire, comme ces poignées de mains tenues en équerre par des biceps gonflés à bloc. La République, née de la révolution contre les privilèges, s'est dotée d'un triptyque impossible pour tordre le bras à la nature même des hommes : liberté, égalité, fraternité pour en finir avec la division, le rapport de force, l'assujettissement de l'autre. C'était sans compter l'homme derrière le citoyen. Cet insoumis refuse tous les diktats, et surtout ceux qui ambitionnent d'imposer de bons sentiments. Jamais, ni sous la terreur du Comité de salut public de ses débuts sanglants, ni après la tentative de Mai 68, la République ne parvint à l'égalité, la liberté et la fraternité.
Il y a pourtant une chose que la République a su créer : un sentiment d'appartenance et d'attachement national chez des gens de classes sociales différentes, de cultures différentes, de couleurs différentes. Je me vois peu, mais je ne me vois pas Noir. En tout cas, je ne me qualifie pas comme tel, en général. Je suis d'abord un homme, un fils, un frère, un mari et un père, un citoyen, un journaliste, un passionné et
oui, oui, c'est vrai, je suis noir. La République, son slogan et ses lois parviennent, la plupart du temps, à me le faire oublier.
"ME VOILÀ RAMENÉ À MA CONDITION DE NÈGRE"
Et voilà qu'une minorité grandissante qui se présente comme gardienne ou salvatrice de cette République française vient briser cette prouesse cocardière. Me voilà ramené à ma condition nègre. Me voilà attablé avec d'autres Noirs parce qu'ils sont noirs. Et me voilà en train de m'offusquer d'une idiotie qui ne m'atteignait guère : le racisme. Parce que l'expression de ce racisme, dans la bouche d'une candidate Front national aux municipales (exclue depuis), était primaire, parce qu'elle recourait à une iconographie profondément choquante qui niait au nègre le statut d'être humain, elle m'a amené à m'interroger, en tant que Noir d'abord, en tant que citoyen, fils, père et mari ensuite.
La France sursaute en se découvrant communautarisée, mais ce que je décris témoigne du fait que le communautarisme en France n'est ni naturel ni spontané. C'est une réaction née d'une duperie : le hiatus congénital entre la promesse républicaine et la réalité de la société française.
En vérité, le « dérapage » d'Anne-Sophie Leclere n'est pas pour me déplaire. Parce qu'il n'est pas qu'un dérapage, il est l'expression, peu reluisante, d'une vision du monde partagée au sein du Front national. S'il est faux de dire que tous les électeurs et militants du FN sont racistes, il était tout aussi faux de dire qu'il n'y a pas de racisme dans ce parti. La xénophobie, le racisme en constituent même le ciment essentiel. Et il n'est pas inutile que son vernis républicain, grossier maquillage dont Marine Le Pen le badigeonne consciencieusement, s'écaille de temps en temps.
"Y'A BON BANANIA"
> Ce qui me chagrine, c'est le fond de racisme qui résiste au temps et aux mots d'ordre, pas seulement au sein du FN, mais au plus profond de la société française. C'est un héritage des temps anciens, une justification pour une domination suprême et criminelle : l'esclavage et la colonisation.
Mais ce racisme a laissé des traces et, si on était capable de lire l'inconscient des Français, on y découvrirait bien souvent un Noir naïf, s'exprimant dans un français approximatif, et dépourvu d'Histoire ou,tout du moins, d'oeuvre civilisatrice. Une vision que certains cultivent aujourd'hui encore, à leur corps défendant parfois. Combien de fois ai-je dû expliquer à un restaurateur ou même à un camarade que les vieilles affiches « Y'a bon Banania » qu'ils accrochent à leurs murs ne peuvent pas être regardées qu'avec amusement ou nostalgie. Comme certains albums de bande dessinée qui ont égayé notre enfance, elles laissent des empreintes d'un autre temps dans nos imaginaires.
Tant que l'on laissera ces peaux de Banania traîner dans nos cerveaux, des glissades et dérapages vers l'injure raciste sont à craindre. Surtout par les temps qui courent, avec cette crise qui alimente la xénophobie de son bien étrange carburant : la jalousie envers plus mal loti que soi. "
C'est mon député qui, bien que m'ayant classé dans ses indésirables, m'a envoyé, sans commentaire, ce texte paru dans Le Monde. Je lui ai répondu brièvement :
"Pas le temps de m'étendre sur un tel tissu de banalités, hélas ! L'analyse de Roselmack repose sur cette base simpliste (je le cite) : " si on était capable de lire l'inconscient des Français, on y découvrirait bien souvent un Noir naïf, s'exprimant dans un français approximatif, et dépourvu d'Histoire ou,tout du moins, d'oeuvre civilisatrice. Une vision que certains cultivent aujourd'hui encore, à leur corps défendant parfois. "
"Si on était capable"... "on découvrirait"... et là-dessus ce cher Roselmack tire les conclusions qui conviennent à sa démonstration 'anti-blanc' ! Bravo l'artiste !
En complément, je lui ai fait suivre l'article de Boulevard Voltaire de ce matin :
Mes amis de Boulevard Voltaire ont lu aussi...
Harry Roselmack l’affirme haut et fort sur le site du Monde : la France raciste est de retour. Rien de nouveau sous le soleil. Trente ans qu’on nous le rabâche. Mais cette fois-ci, juré, craché, c’est la bonne. Foi de Harry. Raison de ce énième cri d’alarme : le montage imbécile de la pauvre militante du FN qui comparait Christiane Taubira à une guenon. Un acte raciste qui voit le planton de « 7 à 8 » avouer qu’il ne lui déplaît pas (!) puisqu’il l’amène à conclure dare-dare : il est l’expression, peu reluisante, d’une vision du monde partagée au sein du Front national. Les médias officiels peuvent continuer à faire les poubelles du FN, Harry est preneur. Ordures ménagères, encombrants… Tout sera recyclé.
Dans l’observation des décharges insalubres inhérentes à tout mouvement politique, le comme-tout-le-mondiste Harry Roselmack suit le mouvement et ne s’attarde que sur une seule. L’attaché parlementaire du Front de gauche qui suggérait, via Twitter, de tirer sur les manifestants durant l’affaire du « Mariage pour tous » n’a pas troublé son sommeil. Celui de ses collègues de bureau non plus. Il est vrai que le psychopathe ne précisait pas s’il fallait commencer par les blancs ou les noirs, préférant sans doute faire un lot dans lequel tout le monde devait être abattu sans distinction de couleur ou d’origine. Un vrai antiraciste, quoi.
Parti d’une insignifiante et regrettable anecdote, le chroniqueur d’un jour passe la vitesse supérieure et suspecte l’ensemble de la société française. Rien que ça. Petit problème : excepté ce montage photo pitoyable, Harry Roselmack n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Qu’à cela ne tienne : il ressort le vieux pot de Banania. 1915. Souvenez-vous. L’horreur. L’apartheid chocolatier, l’ennemi du petit déjeuner, le y a bon qui tue et réduit l’homme noir à un être primitif et rigolard. Pas le cas de Harry. Tout en neurones, suiveur obséquieux et vedette surpayée de la chaîne de télévision la plus populaire de France.
La thèse de notre cacaophobe s’inscrit tristement dans la banalité du conformisme ambiant. Une simple énumération de poncifs et fantasmes qu’aucune réalité ne vient confirmer. À la trappe, les Yannick Noah et Omar Sy, personnalités préférées des Français, les milliers d’Africains accueillis à grand renfort de CAF, HLM, ASSEDIC et aides en tout genre. Seul demeure un pamphlet contre le Front national. Parvenu à un certain salaire, il faudrait être fou pour penser plus.
Jany Leroy
Voila un texte que je regrette amèrement de ne pas avoir eu le talent d'écrire moi-même ! Qu'à cela ne tienne, je me contenterai, en l'occurrence, de ne m'attribuer que le mérite de la recopie et d'une très large diffusion...